
Une deuxième version du top Garance, cette fois-ci en jaune moutarde et coutures bleues en hommage à Reggie Miller et aux Indiana Pacers.
Une deuxième version du top Garance, cette fois-ci en jaune moutarde et coutures bleues en hommage à Reggie Miller et aux Indiana Pacers.
2019, nouveau hobby: la couture. C’est grand-maman qui serait fière. Sur une machine rose, bien sûr. Première réalisation, le top Garance.
Patron: Garance (Louis Antoinette).
Tissu: mélange de coton et de lin, gris chiné (un peu comme celui-ci)
Taille: 40 pour les épaules et le buste, 38 pour les hanches et la taille
Fil: coutures apparentes en fil rouge (code couleur pour les concerts du trio, et hommage à « Le Rouge et le Noir« , en cours de relecture)
Remarque: décolleté généreux…
Pour commencer 2019 d’un pied léger et souhaiter à ses amis plein de bonheurs gastronomiques
Révision des techniques de coupe japonaise par ici (les demi-lunes ou hangetsugiri à 1:25)
Il est des rencontres merveilleuses.
Celle il y a bientôt un an d’un mignon petit rouquin, né non pas comme tout le monde dans un chou mais dans une rose.
Celle ensuite d’un bloc de balsa dans un magasin au printemps.
De là est venue l’idée d’un jeu de blocs en bois, préservant les oreilles parentales et les parquets vitrifiés, pour fêter le premier anniversaire de La Rousseur.
La Sainte Famille
Rhino/ Poulpo/ Dino
Girafe/ le bon roi Crapaud-vert a mis ses couverts à l’envers/ Zèbre
Cochon/ Manchot Junior/ Kangourou
Cadavre exquis en trois dimensions
Associations d’idées à première vue improbables (ou le point commun entre Josef et James)
…………………………………………………………………In mijn poep
Finalement, l’idée de fusionner un Zaunerstollen et un Daifuku n’est pas plus absurde (et fort goûteuse)… d’autant plus que le Josef actuel, patron de la confiserie Zauner, enseigne au « Japan Cake und Confiserie college » !
recette pour 8 daifuku (80g de farine de riz gluant, 70g de sucre glace, 120ml d’eau, de la fécule) au coeur autrichien (20g d’oublies (plus faciles à trouver sous leur nom allemand d’Oblaten), 10g de poudre de cacao, 80g de purée de noisettes, 30g de sucre)
Mixer les oublies pour les réduire en petits morceaux, voire en poudre, puis ajouter le reste des ingrédients du coeur et mixer juste à consistance homogène. Façonner huit boules.
Dans une petite casserole mélanger la farine de riz gluant, le sucre glace et l’eau. Faire cuire à feu doux en remuant jusqu’à ce que la texture devienne élastique et se détache des bords. Verser la pâte sur un plan de travail féculé et laisser refroidir quelques minutes. Diviser en huit morceaux de taille égale.
Dans des mains bien féculées (ce mot me met mal à l’aise), aplatir un morceau de pâte, y déposer un coeur autrichien et refermer le mochi (même marche à suivre que pour les ichigo daifuku).
recette de pâte à mochi parfaite tirée du livre Mochi Mochis de Mathilda Motte
Signe de l’âge et/ou de raffinement, en 2018 je présente mes voeux par écrit.
Exaltation de l’année nouvelle, comme à l’instant de poser le pied sur un carrelage panossé de frais…
Plaisir, également, de tamponner à tout-va, de sortir mes plus beaux timbres et de déclarer ma flamme au facteur.
Aéroport d’Abu Dhabi, une nuit en transit à manger des dattes fourrées aux amandes et des abricots secs enrobés de chocolats blancs, bruns et noirs. Pour lutter contre le sommeil, j’imagine une recette…
…recette qui deux mois plus tard se transformera en dessert à vocation somnifère.
pour un dodo pour une personne: 5 abricots secs, 2.5 cuillères à café de pistaches décortiquées non salées, 2.5 cuillères à café d’eau de fleur d’oranger
Inciser les abricots sur la tranche, pour en faire de petites poches. Les déposer dans un bol et les recouvrir d’eau de fleur d’oranger et de 5 cuillères à café d’eau tiède. Laisser gonfler pendant 30 minutes, fourrer les abricots avec les pistaches et les remettre dans le liquide pendant 20 minutes. Déguster ensuite à la cuillère et jusqu’à la dernière goutte.
Des fruits comme somnifère, Roald Dahl y avait pensé bien avant moi: des raisins secs dans Danny, champion du monde, idée reprise (cf point 11) dans le film Fantastic Mr. Fox tiré d’une autre de ses nouvelles.
Pour y être un peu, moi aussi…
Je relis Hiver à Sokcho, d’Elisa Shua Dusapin. Je me promène dans cette ville, et jette mon dévolu et mes stylos sur une photo du Daepo Fish Market.
Je touche la Corée du bout des lèvres… Une recette de Sujeonggwa à ma façon, pour trois bols environ.
40g de gingembre frais, 25g de cannelle en bâtons, 100g de sucre, optionnel: 2 cuillères à thé de kuzu
Porter à ébullition la cannelle dans 3dl d’eau, puis laisser mijoter à petit feu pendant 50 minutes. Peler et couper en tranches fines le gingembre, porter à ébullition avec 3dl d’eau (dans une deuxième casserole), puis laisser frémir à feu doux pendant 25 minutes.
Filtrer les deux préparations, les réunir et y ajouter le sucre, puis le kuzu, préalablement délayé dans un peu d’eau froide. Amener à ébullition et faire bouillonner pendant une minute en remuant. Laisser refroidir.
Servir bien frais dans un bol, avec quelques pignons.
Après Belle mère, voici une deuxième jaquette: L’usage du monde, de Nicolas Bouvier.
Un virage à 180° est amorcé: j’abandonne le dos à la française pour le dos à l’américaine. Dos à la française ? Non. Petit article explicatif.
A lire aussi, un article sur la sobriété des couvertures françaises.
Dans la catégorie des projets à très long terme, j’aimerais couvrir les favoris de ma bibliothèque de jaquettes personnalisées. Premier à y passer, Belle mère de Claude Pujade-Renaud.
Elle a écrit, Armand Bouvier l’a invitée à venir le voir: au 4, boulevard Verd-de-Saint-Julien, la gare c’était Meudon Val-Fleury, il fallait prendre le train aux Invalides. Un trajet un peu compliqué depuis Levallois. Eudoxie a toujours aimé écouter ce que racontent les mots. Ce départ des Invalides n’était pas de très bon augure mais Val-Fleury et Verd-de-Saint-Julien résonnaient plaisamment de promesses florales et verdoyantes, bien qu’elle ait repéré que ce Verd ne prenait pas de t.
Sur Google Earth, je reconstruis le parcours d’Eudoxie. Le boulevard Verd-de-Saint-Julien est plutôt décevant, alors je prends les petites rues adjacentes, sentier des Jardies, rue des Bigots… par hasard je tombe sur l’église russe.
Tout en repérant les boutiques d’alimentation, Eudoxie apprivoise les alentours, découvre une église russe aussi bien qu’un Potager du Roi. Partout des jardins, presque toujours la cabane à poules et à lapins dans un angle, des sentiers ombreux recouverts de verdure, ils se faufilent entre des pavillons qui se donnent parfois des airs endimanchés à l’aide d’un perron à pilastres ou d’une véranda aux vitres colorées.
En vrai, ce Potager est celui du Dauphin, et la pensée qu’Eudoxie habitait si près de 100 000 livres en langue slave me fait sourire.
A Meudon, avait-il expliqué, existait une importante colonie russe. La fille de Raspoutine avait logé chez eux, au second, durant quelques mois. (…) Par la suite elle avait loué une petite maison dans le sentier des Longs-Réages avec deux amies, russes également, et avait invité Lucien à plusieurs reprises. On prenait le thé, on chantait – l’une des jeunes filles se mettait au piano-, on récitait des vers. Lucien ne pouvait saisir le sens mais les sonorités lui semblaient très belles. Eudoxie ne parvenait pas à imaginer ce demi-sauvage associé à un samovar, un piano et de la poésie déclamée, toutes choses selon elle censées appartenir au seul univers des livres. Le thé ne se boit que dans les romans. Dans la vie on prend du café, ou une tisane si l’on est souffrant.
Si les pas d’Eudoxie l’avaient portée à la capitale rue Lacépède, près du Jardin des Plantes, je crois qu’il en aurait été autrement… (je sirote à l’instant même Chant d’Hirondelle de La Route du Thé. Il est tard et je devrais aller dormir…).
A Montfort-l-Amaury, elle s’aperçoit qu’elle a oublié le pain. Lucien la suit dans la boutique et lorgne sur les pâtisseries.
– Je voudrais une polonaise et une religieuse.
– Mais j’ai confectionné un cake, vous le savez bien, nous l’avons emporté !
Sourire furtif de la boulangère. Eudoxie cède, elle ne va quant même pas déclencher une scène de ménage en public, Lucien repart avec son supplément de sucreries. Dans la voiture, elle le traite avec aigreur de gosse capricieux. Il se défend, les noms des gâteaux lui plaisaient presque davantage que leur aspect, elle hausse les épaules, tiens lui aussi écoute les mots.
Amour des mots et gourmandise, les personnages de ce roman me sont décidément bien sympathiques. L’occasion de découvrir une pâtisserie désuète, la Polonaise, et la liste des people liés de près ou de loin à Monfort-l’Amaury.
Je cherchais ensuite à quoi pouvait ressembler Eudoxie dans sa jeunesse et je suis tombée sur la « photographie d’une jeune femme des années 30 d’un studio Paul Cadé à Levallois », en vente pour quelques euros sur eBay.
Le temps d’un envoi et c’est elle qui m’a servi de sujet pour la jaquette, ainsi qu’une vue aérienne de Paris découpée dans un livre de photos du monde qui trainait dans un tiroir. On y voit même les Invalides.
Extraits de Belle mère, Claude Pujade-Renaud, Editions J’ai lu