Ishikari 4


Étape n°1
Étape n°2
Étape n°3

Étape n°4: Fukagawa – Shinshinotsu, 77 km

Nous voici dans la plaine de l’Ishikari, vaste et plate: les champs alternent avec les rizières.
Au programme aujourd’hui: une gare fantôme et un jeu de piste.

À une bonne soixantaine de kilomètres de Fukagawa, peu avant la petite ville de Tsukigata, nous accostons sur la rive droite au lieu-dit Akarasunai: de là, un sentier partant vers le nord nous amène à l’ancienne gare de Toyogaoka. Pour les amateurs de rails perdus dans la verdure (belle photo sur Google Earth)…

Pour la nuit, il y a trois options à Shinshinotsu: un camping, une maison d’hôtes (ひげ父さんの家 : « Maison du père barbu/moustachu ») et un hôtel avec onsen.
Et pour avoir de quoi grignoter dans son lit, partons à la recherche d’une pâtisserie perdue dans les champs.

Suivre la route qui part à l’ouest de l’hôtel: sur notre droite, un sanctuaire shintō puis un temple bouddhiste. Tourner à gauche puis au prochain carrefour, tourner à droite. On passe un carrefour, une rivière, un ruisseau, trois carrefours et au quatrième, tourner à gauche. Un peu plus loin sur votre droite, après un corps de ferme, se trouve dans une bicoque en bois la pâtisserie (ouverte uniquement le week-end).


En japonais, hige (ひげ) signifie barbe ou moustache: petit explicatif ici.
À ne pas confondre avec le hygge danois, qui n’a rien à voir dans cette histoire… ou presque !

Ishikari 3 (et des épinards au sésame)

Étape n°1
Étape n°2

Étape n°3: Asahikawa – Fukagawa, 29 km

L’étape du jour est courte: la matinée sera consacrée à la visite d’Asahikawa, deuxième plus grande ville d’Hokkaido.

Le principal monument semble être le pont Asahi (en premier plan sur le dessin), construit avec de l’acier allemand en 1932…
Tout près (la masse d’arbres foncés derrière la pont sur la gauche) se trouve le parc Tokiwa: promenade sous les arbres, visite du sanctuaire Kamikawa sur son île au milieu de l’étang, repos sur un banc avec un livre de Yasushi Inoue (natif d’Asahikawa) et un bento pour le repas de midi… avec des épinards au sésame, par exemple (recette ci-dessous).

On reprend la route, ou plutôt, les flots.

Arrivés à Fukagawa, les geeks pourront aller voir le Chatbus, situé au sud-est de la ville, à un bon gros kilomètre à l’est de la sortie de l’autoroute. Il y a un camping et une brasserie de cidre tout près.


pour deux petites portions d’épinards au sésame: 350 g d’épinards frais, 2 cc de tahini, 1 cc de miel, 1 cs de graines de sésame, 1 cs de sauce soja, 2 cs de vinaigre de riz, 3 cs d’huile de sésame grillé

Blanchir les épinards, les rincer à l’eau froide, les essorer en les serrant fortement entre les mains et les couper en petits tronçons de la taille d’une bouchée. Faire griller les graines de sésame dans une poêle à sec. Mélanger les ingrédients pour la sauce. Verser sur les épinards et parsemer de graines de sésame grillé.


Un autre regard sur Asahikawa, inspiré par Haruki Murakami.

Ishikari 2

Étape n°1

Étape n°2: Sōunkyō – Asahikawa, 77 km

Après avoir passé un camping puis un golf, 1 km environ après celui-ci, première petite halte de la journée: les commentaires sur la carte parlent de « chou puant« , mais il s’agit ici en fait de son cousin japonais, le lysichite blanc. Qui lui ne sent pas mauvais…

Son nom japonais, mizu bashō, signifie « bananier d’eau » et on ne parle pas de n’importe quelle bananier: le musa bashō (ou bananier du Japon) qui inspira le poète Bashō pour son pseudō. L’occasion de pondre un haiku:

La rivière coule
Un cal dans ma main
Ramant sous la lune

La rivière débouche dans la plaine, on passe les villages de Kamikawa et Aibetsu et juste avant d’arriver dans les faubourgs d’Asahikawa, une dernière halte botanique: sur les pentes de l’Otokoyama National Park pousse l’Erythronium japonicum, cousin de notre dent de chien. En japonais, katakuri: et les gourmands le connaissent bien puisque son bulbe est utilisé sous forme de poudre pour fabriquer entre autres les ichigo daifuku !


Au cas où le cal dans la main s’accompagnerait d’un creux à l’estomac et d’un intense mal du pays, la boulangerie Mawarimichi à Tōma propose pain au chocolat, stollen et jambon-beurre.




Tourisme fluvial: Ishikari 1



Ma dernière expédition fluviale s’étant embourbée peu après Blagovechtchensk, et ce coin du monde perdu pour l’instant, j’ai allègrement sauté par-dessus la mer du Japon pour descendre le principal fleuve d’Hokkaidō, l’Ishikari.

Étape n°1: Naissance de l’Ishikari – Sōunkyō, 26 km

Départ au point de confluence des deux ruisseaux donnant naissance à l’Ishikari, le Nutapukanbetsu et le Kuchanbetsu: 43°34’05.8’’N, 142°59’05.3’’E.

Un héliport, un lac artificiel et un barrage plus tard, nous arrivons dans les gorges de Sōunkyō. À voir: des formations rocheuses et des cascades.

Retour à la civilisation dans le village de Sōunkyō, qui dispose de sources thermales: arrêt obligatoire aux bains publics (Kurodake-No-Yu Public Onsen). En farfouillant au supermarché (le 7-Eleven) je rapporte quelques souvenirs (à retrouver dans leur photos sur Google Maps): du salami, des caramels d’Hokkaidō dans des boîtes kawai, du miel et une patte d’ours en bois pour faire des massages.


Savez-vous ce qu’est un bras-mort ? Rien à voir avec les kilomètres à la rame… mais c’est grâce à la rivière Ishikari (et Wikipédia) que je découvre ce mot et ses traductions pour fashionistas: Oxbow lake en anglais, billabong en australien.

Aventure en pantoufles: l’Amour, épisode 2

Instant divan: est-ce un hasard si cela fait plus d’une semaine que je bloque sur une ville dont le nom signifie « Bonne nouvelle » ?

Instant divan bis: si l’on en croit sa correspondance, Anton Tchekhov fraîchement débarqué à Blagovechtchensk s’en alla trouver une prostituée japonaise.
Blagovechtchensk, que les locaux ont surnommé « New York sibérienne », rapport à son plan en damier. Voilà pour les présentations.

Si ces informations (fournies par mes guides de voyage) vous ont fait passer l’envie de séjourner dans cette ville, débarquez sur la rive droite de l’Amour: le train de nuit pour Harbin part depuis Heihe tous les soirs à 19:10.

Sinon, débarquez sur la rive gauche et suivez-moi pour une petite promenade.

Depuis la gare fluviale, nous remontons la rue Tchaikovsky et tournons à gauche sur l’artère principale de Blagovechtchensk, la rue Lénine, dont nous allons parcourir la quasi-totalité. Longue de 8 kilomètres, elle se termine en cul-de-sac à l’ouest de la ville… pauvre Vladimir Ilitch.

Arrêt ravitaillement au magasin bio Broccolini (zeyskaya ulitsa 181) : en plus d’un picnic, du thé de Sagaan Dali et du jus d’argousier (ou autre baie locale) pour se donner des forces.

La promenade se poursuit agréablement le long de l’avenue Lénine et si tout va bien, nous arrivons 2h plus tard à la carrière de pierre de Blagovechtchensk. Cherchons un endroit pour étaler nos linges au-bord du lac artificiel, et nageons jusqu’à l’excavatrice (voir illustration ci-dessus et photo sur Google Earth).

Elle est pas belle, la vie ?

Aventure en pantoufles: l’Amour, épisode 1

J’ai décidé de descendre l’Amour à la rame: par tranches de 7km, il me faudra 622 jours. Enfin, plus que 621, puisque le départ hier s’est fait sans anicroches.

Pour tâter la réalité du terrain et essayer mes nouveaux crayons aquarellables, partons en voyage le long du fleuve Amour.


Départ de Moscou mercredi à 20:35, train pour Vladivostok, arrivée à Yerofey Pavlovich lundi à 6:36, 95 arrêts (ou 5 jours et 6 heures) plus tard.

De là, le voyageur pressé se rendra directement à Ignashino (1 h 18 en voiture). Le jusqu’au-boutiste prendra la (longue) route pour le point de confluence de la Chilka et de l’Argoun et se jettera à l’eau depuis le kilomètre zéro.

La chance veut que le premier village russe le long de l’Amour, Ignashino, soit doté d’une source à l’eau miraculeuse (depuis le village, remonter la rivière Ignashika vers le nord). À l’heure actuelle, l’endroit est plutôt délabré (voir la photo sur Google Earth) mais le temps qu’on y arrive, nul doute que les infrastructures seront là.