Chocolats

début d’année studieux -> chocothérapie -> achat de moules à pralinés -> commande de chocolat en gros -> fournées quasi quotidiennes de créations diverses -> rêveries sur la région de Kpalimé, où Gebana s’approvisionne -> l’histoire de la fondation de la ville que je lis et relis sans rien y comprendre ->les photos (merci pour le modèle) et les histoires de deux voyageurs -> re-rêveries et re-chocolats -> la messe est dite


Pour une plaque de 15 pralinés: 75g de chocolat noir et l’une des farces suivantes:

Caramel salé de dattes: 7 dattes Medjool dénoyautées, 50g de purée d’amandes, 30g d’eau, 1/4 cc de sel, 1 cc d’extrait de vanille (ou 2-3 gouttes d’h.e. de vanille, ou pas du tout). Mixer le tout et réserver.

Praliné (à la Zauner): 20g d’oublies (plus faciles à trouver sous leur nom allemand d’Oblaten), 10g de poudre de cacao, 80g de purée de noisettes, 30g de sucre). Réduire les oublies en poudre puis mixer avec le reste des ingrédients et réserver.

Lavande (pour un sommeil paisible): 20g d’oublies, 70g de purée d’amande, 15g de sucre, 10g d’huile d’olive, 1 goutte d’h.e. de lavande (ou une cc de fleurs de lavande séchées). Réduire les oublies en poudre puis mixer avec le reste des ingrédients et réserver.

Argousier (pour une bonne dose de vitamine C): quelques cuillères de pulpe d’argousier (avec plus ou moins de sucre).

Faire fondre le chocolat au bain-marie, avec un pinceau (de calligraphie japonaise ou tout autre ustensile adéquat) tapisser les bords du moule d’une couche de chocolat et laisser durcir au frigo un bon quart d’heure. Renouveler l’opération trois fois (quatre couches au final). Remplir les pralinés (mais pas à ras bord) avec la farce choisie (le surplus est à déguster avec un yogourt nature ou à la cuillère) et recouvrir du reste de chocolat fondu. Laisser durcir au frigo, démouler et conserver au frais.


Ces chocolats étant destinés à un usage privé, j’ai sauté l’étape du tempérage.

Haarlem et le cake des fonds de tiroirs

Novembre, la brume, les feuilles mortes, le temps parfait pour une promenade nostalgique et virtuelle dans les rues de Haarlem, tranche de cake aux épices à la main.


Pour un moule à cake de 20 x 10 cm: 120g de farine de blé ou d’épeautre, 60g de farine de sarrasin, 150 g de sucre brun, 70g d’amandes moulues, 50g de cacao non-sucré, 6 cc d’épices pour pain d’épices, 1 cc de bicarbonate de soude (ou de poudre à lever), 1 pincée de sel, 100g de confiture, 50g de miel, 35g d’huile d’olive, 1 cs de purée d’amande, 2dl d’eau, 50g de gingembre confit

Préchauffer le four à 180°. Mélanger les ingrédients secs, sauf le gingembre. Incorporer les ingrédients liquides et bien mélanger. Couper le gingembre en petits morceaux et ajouter à la pâte. Verser dans le moule huilé et fariné. Cuire 45mn environ (le cake doit encore être un peu humide à coeur). Laisser refroidir. Ce cake est encore meilleur le lendemain, alors patience…


Le tour nostalgique commence à Station Haarlem, unique gare néerlandaise de style Art Nouveau. Traverser le Kenaupark et suivre le Kinderhuissingel/Leidsevaart jusqu’au Stadsschouwburg (théâtre municipal). Se restaurer/s’abriter du vent/de la pluie chez Willy’s Vis. Passer le pont, se promener dans le quartier de Leidsebuurt en regardant discrètement par les fenêtres sans rideaux.

Retour dans le centre, nieuwe Kerksplein, Korte Houtstraat (joli), Proveniershof et thé (ou plus) à la Hofje zonder Zorgen.

Pour poursuivre dans la nostalgie, dépenser son argent chez Dille & Kamille, et se finir à la bière au Café de Vijfhoek.


Parfaitement dans l’ambiance, un peu d’urbex dans une chouette prison et une usine de chocolat (où l’on met un nom sur les questions métaphysiques posées par une boîte de Kellogg’s).


Willy’s Vis, Wilsonsplein 23

Hofje zonder Zorgen, Grote Houtstraat 142A

Dille & Kamille, Anegang 46

Café de Vijfhoek, Wolstraat 20

Du boudin pour Léon

León, capitale espagnole de la gastronomie 2018, met en octobre son boudin à l’honneur.

Peu disposée à saigner un porc à domicile, voici une version sucrée: des petits boudins pour Léon !


pour environ dix petits boudins: 60g de noisettes (grillées, ce sera encore meilleur), 45g de flocons d’avoine, 30g de cacao, 40g de miel, 20g de beurre de cacao, 15g d’huile de coco, 1/2 cc d’essence de vanille, 1/4 cc de piment en poudre, 1/4 cc d’épices pour pain d’épices, une pincée de sel

Réduire noisettes et flocons d’avoine en poudre. Dans un bol, mélanger avec le cacao, le miel, les épices et une bonne pincée de sel. Faire fondre au bain-marie le beurre de cacao et l’huile de coco.  Ajouter et mélanger. Prélever une boule de pâte de la taille d’une noix, former un petit boudin et déposer sur une assiette. Faire de même avec le reste de la pâte. Mettre au frais une demi-heure.


En faisant un rapide tour de ville (Google Earth, pêché mignon), j’ai survolé, non loin du Jardín de San Francisco, le Monumento a los donantes de Sangre. Pas de fleurs au porc inconnu, mais un coup de chapeau aux Espagnols, par ailleurs déjà champions du don d’organes.

Pour suivre leur exemple, s’inscrire sur le tout nouveau registre national du don d’organes !


recette inspirée par les fudges du livre La pâtisserie crue, d’Ophélie Véron

When Tsampa met Feta

Près de 6000 km séparent Santorin de Phey, petit village du Ladakh dans le nord de l’Inde. Le trajet étant peu praticable, l’union se fera en cuisine: « When Tsampa met Feta », le début d’une longue amitié ?

C’est en tout cas un plaisir en bouche.


recette pour deux tartes de 16cm de diamètre: 150 g de farine, 50 g de tsampa, 1 cc de sel, 6 cs d’huile d’olive, 6 cs d’eau, 2 courgettes, 2 piments (les sivri biber du magasin turc, par exemple), un oignon, une gousse d’ail, 250 g de yoghourt, 150 g de feta, 1 cc de menthe séchée, poivre

Mélanger la farine, la tsampa, le sel, l’huile d’olive et l’eau, former une boule, filmer (non, oui) et laisser reposer au frigo. Pendant ce temps, couper en lamelles oignon, ail, piments et courgettes et faire revenir à feu moyen jusqu’à ce que les courgettes soient cuites et commencent à dorer. Réserver. Préchauffer le four à 180°. Verser le yoghourt dans un grand bol, y émietter la feta et la menthe séchée, poivrer. Sortir la pâte du frigo, foncer (viiite) les deux moules à tarte et cuire à blanc 5 mn. Laisser refroidir (par superstition ou pour faire un peu de vaisselle) puis garnir les fonds de tarte avec le mélange yoghourt-feta. Disposer les courgettes sur le dessus et remettre 25mn au four.


On trouve de la tsampa en magasin bio ou sur le site de Gebana.


« En Grèce antique, la population mangeait comme plat de base la μᾶζα / mãza qui est de l’orge grillée puis moulue en farine. Ils avaient le surnom de « mangeurs d’orge » dont les Romains affublaient les Grecs. » C’est Wiki qui le dit ! Loin d’être une aberration mondialisationnelle, cette recette serait-elle un retours aux sources ?!

Zaunermochis

Associations d’idées à première vue improbables (ou le point commun entre Josef et James)

Josef Nickerl

Grandhotel Pupp

…………………………………………………………………In mijn poep

James Bond

Finalement, l’idée de fusionner un Zaunerstollen et un Daifuku n’est pas plus absurde (et fort goûteuse)… d’autant plus que le Josef actuel, patron de la confiserie Zauner, enseigne au « Japan Cake und Confiserie college » !


recette pour 8 daifuku (80g de farine de riz gluant, 70g de sucre glace, 120ml d’eau, de la fécule) au coeur autrichien (20g d’oublies (plus faciles à trouver sous leur nom allemand d’Oblaten), 10g de poudre de cacao, 80g de purée de noisettes, 30g de sucre)

Mixer les oublies pour les réduire en petits morceaux, voire en poudre, puis ajouter le reste des ingrédients du coeur et mixer juste à consistance homogène. Façonner huit boules.

Dans une petite casserole mélanger la farine de riz gluant, le sucre glace et l’eau. Faire cuire à feu doux en remuant jusqu’à ce que la texture devienne élastique et se détache des bords. Verser la pâte sur un plan de travail féculé et laisser refroidir quelques minutes. Diviser en huit morceaux de taille égale.

Dans des mains bien féculées (ce mot me met mal à l’aise), aplatir un morceau de pâte, y déposer un coeur autrichien et refermer le mochi (même marche à suivre que pour les ichigo daifuku).


recette de pâte à mochi parfaite tirée du livre Mochi Mochis de Mathilda Motte

Vilnius en 5000 pas

Arrivée à un certain âge (et à un âge certain), l’attrait des nuits passées dehors pour économiser le prix d’une chambre s’estompe. Un appartement sous les toits avec vue, piano et cheminée a bien des avantages.

Dans le film Super Size Me, le réalisateur/cobaye/héros/martyr tente de s’en tenir à la moyenne américaine et de ne pas dépasser les 5000 pas par jour: environ 3500m, donc (pour un calcul personnalisé, c’est par). Je relève le defi à Vilnius !

Une journée, trois repas et autant d’aller-retours, pour flemmards ou grisonnants:

500m

Déjeuner au Sviezios Bandeles

500m

Un peu de piano (se remettre dans le bain avec une méthode lituanienne)

500m

Dinner (ou goûter, si le déjeuner était tardif) au Skonis ir kvapas

500m

Lire au coin du feu, Vilnius. Wilno. Vilna. Three Short Stories de Kristina Sabaliauskaite

550m

Souper à l’Alaus Biblioteka (et découvrir le travail de l’illustratrice Ugne Akstinaite)

550m

Ajoutons à cela les escaliers (la vue sur la vieille ville depuis nos fenêtres se mérite) et un petit saut (au sens propre) pour trouver une géocache en chemin, le compte est bon !


Sviezios Bandeles, Traku gatve 7

Skonis ir kvapas, Traku gatve 8

Alaus Biblioteka, Traku gatve 4

 

Brèves de Bregenz

Un après-midi à Bregenz, où Peter Zumthor investit le Kunsthaus, cette fois-ci de l’intérieur. Le deuxième étage est une immense bibliothèque et je choisis au hasard un livre parmi les 40’ooo présents. Les sens probablement déréglés par d’anciennes lectures, mon choix se porte sur un dos rayé: petit échantillon de littérature érotique autrichienne paru en 1908, à ne pas mettre entre toutes les mains et surtout pas celles du petit Hans, déjà bien assez troublé comme ça. Yeux innocents passez votre chemin, en voici un avant-goût (en allemand, et tant pis pour ceux qui snobaient Hans et Lieselotte):

Das beichtende Mädchen.

Ein Mädchen beichtet dem Pfarrer und erzählt, daß es einen Liebhaber habe. Der Pfarrer sagt ihr in gütigen Worten, sie solle ihn lassen und das Mädchen antwortet, daß ohnehin kein Tag vergehe, an dem sie ihn nicht lasse. Bei dieser Äußerung wird der Herr Pfarrer, dessen keusche Ohren nicht gewöhnt sind, solches zu hören, schamrot; er wehrt mit den Händen ab und spricht verwirrt: « O, nicht so, nicht so! Abbrechen! » -« Wie? » versetzt erstaunt das Mädchen, « abbrechen soll ich ihn? Ach, Hochwürden, der ist so steif, daß ich ihn nicht einmal biegen, viel weniger brechen kann! »

Un peu d’air frais pour me remettre de tant d’émotions: Maurachgasse (je n’ose céder au pêché une deuxième fois et longe cette échoppe les yeux baisés), la jolie montée du Stadtsteig pour déboucher dans la Ville haute. Redescendre par la Meissnerstiege et rejoindre la Kirchstrasse. Un poster de Michael Jordan au mur me fait pousser la porte du café BAHI.

« Les repas étaient simples et excellents, et la salle à manger et le bar tout en boiseries étaient bien chauffés et accueillants », écrivait Hemingway qui passait ses hivers non loin de là. C’est exactement ce que je ressens attablée avec un thé et un brownie

Je passerai ensuite devant ce monument sans le voir (57cm d’inattention), trop occupée à écouter les merles pour la première fois de l’année.

 

Wild Wide South West of Piter

Comme les tsars il y a cent ans, ressentant une irrépressible envie de nous mettre au vert, nous fuyons l’agitation de la ville: direction le sud-ouest et le quartier d’Ekaterinhof.

Comment transmettre en à peine quatre jours le goût de cette ville, ces impressions infusées (ou distillées ?! Règle d’or: jamais de vodka sans thé) lentement au cours d’une année ? C’est peut-être dans ce quartier sans prétentions touristiques que je m’en suis le mieux sortie. Voici les ingrédients d’une soupe pétersbourgeoise, où se mêlent des parfums du temps des tsars, des communistes et de ceux qui les ont remplacé…

Amasser d’abord un certain nombre d’images: un parc, une rivière, des étangs, des cygnes à qui jeter des miettes de boubliks, une scène délabrée, une rotonde romantique, un monument à la gloire de martyres oubliés. S’y promener ou à défaut d’y être, regarder ces jolies photos.

Aller ensuite manger des chachlyks fantastiques (festin plus riche que la rime) au Yekateringof (Екатерингоф); s’enthousiasmer pour un nouveau mot donc nouveau mors à découvrir (ou non: « désolé, on n’en a pas aujourd’hui. »).

Rejoindre au bout de la rue la place Stachek (площадь Стачек) et admirer l’Arc de triomphe de Narva (Нарвские Триумфальные Ворота): ahhh, l’époque délicieuse ou au lieu d’envoyer des tweets décervelés tout azimuts, on pastichait des monuments

Puis par un hasard de l’amour des noms et des chiffres, nous nous retrouvons dans le bus 66 pour l’île Kanonierski (Канонерский остров), qui sur la carte avait l’air charmante. A réserver aux amateurs de gros bâteaux, d’ouvrages urbains et d’atmosphères du bout du monde. Et pour pouvoir dire, comme des stars: « L’été passé, à la plage, à Saint Pétersbourg… ».


De jolies photos de l’île Kanonierski ici et .