Au bout de la nuit, Abu Dhabi

Aéroport d’Abu Dhabi, une nuit en transit à manger des dattes fourrées aux amandes et des abricots secs enrobés de chocolats blancs, bruns et noirs. Pour lutter contre le sommeil, j’imagine une recette…

…recette qui deux mois plus tard se transformera en dessert à vocation somnifère.


pour un dodo pour une personne: 5 abricots secs, 2.5 cuillères à café de pistaches décortiquées non salées, 2.5 cuillères à café d’eau de fleur d’oranger

Inciser les abricots sur la tranche, pour en faire de petites poches. Les déposer dans un bol et les recouvrir d’eau de fleur d’oranger et  de 5 cuillères à café d’eau tiède. Laisser gonfler pendant 30 minutes, fourrer les abricots avec les pistaches et les remettre dans le liquide pendant 20 minutes. Déguster ensuite à la cuillère et jusqu’à la dernière goutte.


Des fruits comme somnifère, Roald Dahl y avait pensé bien avant moi: des raisins secs dans Danny, champion du monde, idée reprise (cf point 11) dans le film Fantastic Mr. Fox tiré d’une autre de ses nouvelles.

 

 

Ichigo daifuku sans micro-onde !

Ouvrir le moteur de recherche qui plante des arbres, Ecosia.

Chercher ichigo daifuku et admirer les images (je vous mâche le travail, mais mâchera bien qui mâchera le dernier). Pour les zélés et les anxieux, il peut être utile de regarder cette vidéo.


8 fraises, 200 g d’anko (pâte d’haricots azuki: koshian en version lisse ou tsubuan avec des morceaux), 100 g de shiratamako (farine de riz gluant), 50 g de sucre, 100 g d’eau, une bonne poignée de fécule (katakuriko ou fécule de pomme de terre en version authentique, sinon fécule de maïs, c’est kifkifburiko)

Laver, équeuter et sécher les fraises. Diviser l’anko en 8 boulettes et en enrober chaque fraise. Réserver.

Préparer un plan de travail enfariné de fécule et garder le paquet à proximité (aujourd’hui en mode prévention: pour ceux que les seins offensent, passez votre chemin).

Dans une casserole, bien mélanger le shiratamako, le sucre et l’eau. Faire chauffer à feu doux en remuant constamment, jusqu’à obtenir une pâte qui se détache des bords, élastique et collante.

L’auto-palpation peut sauver des vies, elle fait également des miracles en cuisine: tremper ses doigts dans la fécule et prélever une petite boulette de pâte. Si elle a la consistance d’un lobe d’oreille, c’est gagné ! Penser à l’auto-palpation chaque mois, et également pour la cuisson de la viande.

Transférer la pâte sur le plan de travail enfariné et la diviser en 8 parts égales. Prendre un des morceaux, l’étirer en un disque bien régulier et y enfermer une fraise. Sceller sa prison et répéter l’opération avec ses sept soeurs. Veiller à les enduire de fécule pour qu’elles ne collent pas.

Consommer sans attendre.


Merci à Cuisine en bandoulière et à A vos baguettes pour l’inspiration

 

 

L’arroseuse arrosée et le jet d’eau (de Genève)

L’arroseuse arrosée dessine un coup de soleil en temps réel et se retrouve rouge à son tour.

Le jet d’eau, on l’admire depuis les Bains des Pâquis.

Lire au soleil, suer dans les saunas et le hammam (une goutte au parfum de chocolat, réminiscence de notre passage à La Vouivre, et une goutte à la santé de Vladimir Ilitch), se rafraîchir dans le lac, observer les bébés canards

Savon noir et gant de kessa contre or noir et scrub de luxe, les bains des Pâquis c’est un joli pied de nez à l’alignée des hôtels du quai d’en face: c’est nous qu’on a la meilleure plage !

Des nourritures libanaises pour se remettre d’aplomb au Parfums de Beyrouth, avant de regagner les lieux du crime pour une fondue au Crémant.

Notre gueule de bois, on la soignera le lendemain au Jardin botanique à coup d’aloe vera et de Biafine.

 


Tea Room La Vouivre, rue des Pâquis 21

Bains des Pâquis, Jetée des Pâquis

Parfums de Beyrouth, rue de Berne 18

La Buvette des Bains, Jetée des Pâquis

Jardin botanique, Chemin de l’Impératrice 1, Chambésy

 

Genève (raiment pas des goûts de luxe)

 

En l’an 2000, on venait à Genève pour aller manger chez ma cousine. En 2017, je vais y passer trois jours chez ma soeur. Et entre les deux, c’est Trois jours chez ma mère qui a bien failli passer par la fenêtre du train Marseille-Genève…

En bonnes filles de nos parents et en l’honneur de Calvin (ou est-ce l’inverse ?), ce séjour sera sous le signe des bonheurs simples.

On commence notre shopping tour à la place des Grottes 1, chez Nature en Vrac: faire une réserve de shampooing solide (c’est à dire en acheter un, vu qu’il dure des plombes), acheter 100g d’amandes et 100g de noix de cajou.

On poursuit à la rue des Corps-Saints 3 (il n’y a pas de hasard), chez Lyzamir: excitation maximale devant la collection d’épices, j’en ai les larmes aux yeux (la faute aux poivres). Et là, alors que deux jours avant je m’étais fabriqué du dentifrice au bon goût de savon, voilà que je trouve des tubes à remplir (et ça ressemble à ça) ! Acheter du zaatar.

En remontant l’avenue Voltaire, on passe devant la pharmacie Bédat (7 boulevard James Fazy): on y trouve de quoi faire ses cosmétiques maison, et donc de la cire pour mon déodorant (recette à venir).


Recette des noix au zaatar, d’après The Middle Eastern Vegetarian Cookbook de Salma Hage.

1-2 cs d’huile d’olive, 4 cc de zaatar, 1cc de sel, 100g d’amandes entières (avec ou sans la peau), 100g de noix de cajou

Préchauffer le four à 180°. Mélanger dans un grand bol l’huile, le zaatar et le sel. Ajouter les noix et bien les enrober du mélange. Repartir sur une plaque chemisée et faire rôtir pendant 8 minutes. Sortir du four, brasser et remettre à dorer pour 5 minutes (ou moins: surveiller la couleur des noix, elles ne doivent pas noircir). Laisser refroidir et rajouter éventuellement un peu de sel.

 

 

La Crète à Paris

Je me baladais le long des rues, le coeur ouvert à l’Imprévu et j’ai bien failli y céder, place Flora Tristan. Une bonne raison pour revenir un jour, ça et la boulangerie à l’enseigne en lettrage Art-Décoïsant.

A l’aller, la façade blanche du Daraton m’avait intriguée par sa discrétion. Et puis, manger crétois en revenant des Thermopyles, j’avais de la suite dans les idées.

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J’entre, la salle est vide et ça sent le gas: petite hésitation.

Murs blancs, carreaux jaunes, mobilier en bois sombre, coussins rouges, comptoir bleu, nappes et serviettes blanches. Salade Crétoise et feuilleté aux courgettes, pommes de terre, herbes et fromages (Mpoureki). La patronne m’avait prévenu que ça prendrait un peu de temps, mais ça valait mille fois l’attente.

Entre les mots échangés et radio FIP, mes oreilles étaient elles-aussi à la fête. Cerise sur le gâteau, cette chanson du Roi et l’Oiseau : heureuse de la tête, du coeur et de l’estomac.

C’était un mercredi soir début décembre, je n’ai pas vu d’autre client de la soirée, mais Paris était mort à cette époque. Peut-être qu’en temps normal il vaut mieux réserver.


Le Daraton, 22 rue Edouard Jacques, 75014 Paris, +33 (0)1 40 47 69 77


Cinq raisons de revoir Le Roi et l’Oiseau

Istanbul, thé et köfte

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Istanbul, Üsküdar, quartier de Mimarsinan.

Pas très loin du Bosphore, sur la rive asiatique, se trouve une petite place avec un grand palmier. Des échoppes de tout et de rien, quelques cafés; devant une animalerie, un perroquet s’époumone dans sa cage.

Au sud-ouest de la place, un heureux hasard nous amène chez üstad köfte :  on y mange et remange des köfte servis avec de longs poivrons grillés.

Le patron moustachu va nous chercher des thés en face, chez Kemal Baba Çayevi . Un jour, nous y reviendrons et nous passerons l’après-midi installés aux tables basses à l’ombre du palmier.

 

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üstad köfte: Küplüce, Karadeniz Çarşı Sokağı No:17, 34676 Üsküdar/İstanbul, Turquie

Kemal Baba Çayevi: Mimarsinan, No:2AD, Büyük Hamam Sk., 34672 Üsküdar/İstanbul, Turquie

Courgettes soviétiques

 

Odessa's courgettes

St. Pétersbourg, 2003. Assise à la table de la cuisine, Natacha, la cinquantaine, me fait corriger ses devoirs de français. Dehors il fait déjà nuit, mais sous ces latitudes ça ne veut pas dire grand chose. Derrière le fin rideau de neige, les grands immeubles se ressemblent tous.

Elle pose devant moi une assiette de petits canapés ronds: délicieux !

Natacha vient d’Odessa. Je ne sais plus depuis combien de temps elle habite en Russie, alors pour ne pas mettre davantage d’huile sur le feu, appelons ces courgettes « soviétiques ».


courgettes – ail – mayonnaise – un peu de farine – huile 

Couper les courgettes en tranches de l’épaisseur d’un doigt, les rouler dans la farine et les dorer dans l’huile, à feu pas trop fort pour qu’elles aient le temps de devenir bien fondantes.

Disposer les rondelles sur un plat et laisser refroidir.

Emincer l’ail très fin: pour la quantité, c’est selon les goûts et les impératifs sociaux. Mélanger l’ail avec la mayonnaise et en tartiner généreusement les courgettes.

Servir froid, avec un thé noir ou de la vodka.


Edit, 14.10.16: à la lecture du livre de Wladimir et Olga Kaminer, La Cuisine totalitaire, je tombe sur cette même recette au chapitre « Russie du Sud » (courgettes à la mayonnaise) !