
C’est un café-confiserie-restaurant-hôtel,
en Appenzell.
Assises sur une banquette, devant un canapé et une part de tarte au nom plus ou moins sexy, deux girls rêvent au héros local, Fred K…
Café-Hotel Appenzell, am Landgemeindeplatz
Les Drink & Draw du mercredi soir (ou autres), les bières sous les marronniers, les cartes postales à écrire (ou celles-ci à chercher dans le couloir menant aux toilettes)…
Militärkantine, Kreuzbleicheweg 2, lundi-jeudi 7:00-24:00, vendredi 7:00-1:00, samedi 8:00-1:00, dimanche 8:00-24:00
Feuilleton de l’été, épisode 5: Où dormir à La Digue ?
The Isle of Dogs dans l’avion pour se mettre dans le bain, une maison bleue sur une île et le meilleur ami de l’homme (après l’anti-moustique) en 35 exemplaires, Lady and The Tramp dans le vol du retour: voilà ce qui arrive quand un cochon de métal et un cochon d’eau planifient leur vacances pendant l’année du chien de terre…
The Blue House, La Passe
Arrivée à un certain âge (et à un âge certain), l’attrait des nuits passées dehors pour économiser le prix d’une chambre s’estompe. Un appartement sous les toits avec vue, piano et cheminée a bien des avantages.
Dans le film Super Size Me, le réalisateur/cobaye/héros/martyr tente de s’en tenir à la moyenne américaine et de ne pas dépasser les 5000 pas par jour: environ 3500m, donc (pour un calcul personnalisé, c’est par là). Je relève le defi à Vilnius !
Une journée, trois repas et autant d’aller-retours, pour flemmards ou grisonnants:
500m
Déjeuner au Sviezios Bandeles
500m
Un peu de piano (se remettre dans le bain avec une méthode lituanienne)
500m
Dinner (ou goûter, si le déjeuner était tardif) au Skonis ir kvapas
500m
Lire au coin du feu, Vilnius. Wilno. Vilna. Three Short Stories de Kristina Sabaliauskaite
550m
Souper à l’Alaus Biblioteka (et découvrir le travail de l’illustratrice Ugne Akstinaite)
550m
Ajoutons à cela les escaliers (la vue sur la vieille ville depuis nos fenêtres se mérite) et un petit saut (au sens propre) pour trouver une géocache en chemin, le compte est bon !
Sviezios Bandeles, Traku gatve 7
Skonis ir kvapas, Traku gatve 8
Alaus Biblioteka, Traku gatve 4
Un après-midi à Bregenz, où Peter Zumthor investit le Kunsthaus, cette fois-ci de l’intérieur. Le deuxième étage est une immense bibliothèque et je choisis au hasard un livre parmi les 40’ooo présents. Les sens probablement déréglés par d’anciennes lectures, mon choix se porte sur un dos rayé: petit échantillon de littérature érotique autrichienne paru en 1908, à ne pas mettre entre toutes les mains et surtout pas celles du petit Hans, déjà bien assez troublé comme ça. Yeux innocents passez votre chemin, en voici un avant-goût (en allemand, et tant pis pour ceux qui snobaient Hans et Lieselotte):
Das beichtende Mädchen.
Ein Mädchen beichtet dem Pfarrer und erzählt, daß es einen Liebhaber habe. Der Pfarrer sagt ihr in gütigen Worten, sie solle ihn lassen und das Mädchen antwortet, daß ohnehin kein Tag vergehe, an dem sie ihn nicht lasse. Bei dieser Äußerung wird der Herr Pfarrer, dessen keusche Ohren nicht gewöhnt sind, solches zu hören, schamrot; er wehrt mit den Händen ab und spricht verwirrt: « O, nicht so, nicht so! Abbrechen! » -« Wie? » versetzt erstaunt das Mädchen, « abbrechen soll ich ihn? Ach, Hochwürden, der ist so steif, daß ich ihn nicht einmal biegen, viel weniger brechen kann! »
Un peu d’air frais pour me remettre de tant d’émotions: Maurachgasse (je n’ose céder au pêché une deuxième fois et longe cette échoppe les yeux baisés), la jolie montée du Stadtsteig pour déboucher dans la Ville haute. Redescendre par la Meissnerstiege et rejoindre la Kirchstrasse. Un poster de Michael Jordan au mur me fait pousser la porte du café BAHI.
« Les repas étaient simples et excellents, et la salle à manger et le bar tout en boiseries étaient bien chauffés et accueillants », écrivait Hemingway qui passait ses hivers non loin de là. C’est exactement ce que je ressens attablée avec un thé et un brownie
Je passerai ensuite devant ce monument sans le voir (57cm d’inattention), trop occupée à écouter les merles pour la première fois de l’année.
Comme les tsars il y a cent ans, ressentant une irrépressible envie de nous mettre au vert, nous fuyons l’agitation de la ville: direction le sud-ouest et le quartier d’Ekaterinhof.
Comment transmettre en à peine quatre jours le goût de cette ville, ces impressions infusées (ou distillées ?! Règle d’or: jamais de vodka sans thé) lentement au cours d’une année ? C’est peut-être dans ce quartier sans prétentions touristiques que je m’en suis le mieux sortie. Voici les ingrédients d’une soupe pétersbourgeoise, où se mêlent des parfums du temps des tsars, des communistes et de ceux qui les ont remplacé…
Amasser d’abord un certain nombre d’images: un parc, une rivière, des étangs, des cygnes à qui jeter des miettes de boubliks, une scène délabrée, une rotonde romantique, un monument à la gloire de martyres oubliés. S’y promener ou à défaut d’y être, regarder ces jolies photos.
Aller ensuite manger des chachlyks fantastiques (festin plus riche que la rime) au Yekateringof (Екатерингоф); s’enthousiasmer pour un nouveau mot donc nouveau mors à découvrir (ou non: « désolé, on n’en a pas aujourd’hui. »).
Rejoindre au bout de la rue la place Stachek (площадь Стачек) et admirer l’Arc de triomphe de Narva (Нарвские Триумфальные Ворота): ahhh, l’époque délicieuse ou au lieu d’envoyer des tweets décervelés tout azimuts, on pastichait des monuments…
Puis par un hasard de l’amour des noms et des chiffres, nous nous retrouvons dans le bus 66 pour l’île Kanonierski (Канонерский остров), qui sur la carte avait l’air charmante. A réserver aux amateurs de gros bâteaux, d’ouvrages urbains et d’atmosphères du bout du monde. Et pour pouvoir dire, comme des stars: « L’été passé, à la plage, à Saint Pétersbourg… ».
De jolies photos de l’île Kanonierski ici et là.
Les gin tonic du samedi soir, les Katerrösti du dimanche matin, les tisanes du dimanche soir…
Schwarzer Engel, Engelgasse 22, lundi 11:30-00:00, mardi 11:30-14:00, mercredi et jeudi 11.30-00:00, vendredi 11:30-01:00, samedi 13:00-01:00, dimanche 11:00-23:00
Du hummus, des échecs, une dame en chapeau bien peu causante…
Restaurant Splügen, St. Georgen-Strasse 4, lundi-samedi dès 17h
En l’an 2000, on venait à Genève pour aller manger chez ma cousine. En 2017, je vais y passer trois jours chez ma soeur. Et entre les deux, c’est Trois jours chez ma mère qui a bien failli passer par la fenêtre du train Marseille-Genève…
En bonnes filles de nos parents et en l’honneur de Calvin (ou est-ce l’inverse ?), ce séjour sera sous le signe des bonheurs simples.
On commence notre shopping tour à la place des Grottes 1, chez Nature en Vrac: faire une réserve de shampooing solide (c’est à dire en acheter un, vu qu’il dure des plombes), acheter 100g d’amandes et 100g de noix de cajou.
On poursuit à la rue des Corps-Saints 3 (il n’y a pas de hasard), chez Lyzamir: excitation maximale devant la collection d’épices, j’en ai les larmes aux yeux (la faute aux poivres). Et là, alors que deux jours avant je m’étais fabriqué du dentifrice au bon goût de savon, voilà que je trouve des tubes à remplir (et ça ressemble à ça) ! Acheter du zaatar.
En remontant l’avenue Voltaire, on passe devant la pharmacie Bédat (7 boulevard James Fazy): on y trouve de quoi faire ses cosmétiques maison, et donc de la cire pour mon déodorant (recette à venir).
Recette des noix au zaatar, d’après The Middle Eastern Vegetarian Cookbook de Salma Hage.
1-2 cs d’huile d’olive, 4 cc de zaatar, 1cc de sel, 100g d’amandes entières (avec ou sans la peau), 100g de noix de cajou
Préchauffer le four à 180°. Mélanger dans un grand bol l’huile, le zaatar et le sel. Ajouter les noix et bien les enrober du mélange. Repartir sur une plaque chemisée et faire rôtir pendant 8 minutes. Sortir du four, brasser et remettre à dorer pour 5 minutes (ou moins: surveiller la couleur des noix, elles ne doivent pas noircir). Laisser refroidir et rajouter éventuellement un peu de sel.
Je me baladais le long des rues, le coeur ouvert à l’Imprévu et j’ai bien failli y céder, place Flora Tristan. Une bonne raison pour revenir un jour, ça et la boulangerie à l’enseigne en lettrage Art-Décoïsant.
A l’aller, la façade blanche du Daraton m’avait intriguée par sa discrétion. Et puis, manger crétois en revenant des Thermopyles, j’avais de la suite dans les idées.
J’entre, la salle est vide et ça sent le gas: petite hésitation.
Murs blancs, carreaux jaunes, mobilier en bois sombre, coussins rouges, comptoir bleu, nappes et serviettes blanches. Salade Crétoise et feuilleté aux courgettes, pommes de terre, herbes et fromages (Mpoureki). La patronne m’avait prévenu que ça prendrait un peu de temps, mais ça valait mille fois l’attente.
Entre les mots échangés et radio FIP, mes oreilles étaient elles-aussi à la fête. Cerise sur le gâteau, cette chanson du Roi et l’Oiseau : heureuse de la tête, du coeur et de l’estomac.
C’était un mercredi soir début décembre, je n’ai pas vu d’autre client de la soirée, mais Paris était mort à cette époque. Peut-être qu’en temps normal il vaut mieux réserver.
Le Daraton, 22 rue Edouard Jacques, 75014 Paris, +33 (0)1 40 47 69 77