Chips de Ka(le)

Un petit projet pour les longues soirées d’automne au coin de l’aquarium, pour rendre hommage d’une part aux chimistes découvreurs d’éléments comme le lutécium, et pour réunir quelques chouettes recettes basiques (et aussi pour assouvir mon goût des farces linguistiques):

La Table de Mangeleïev

chips de kale -> kalium -> nom latin du potassium -> découvert en 1807 par Sir Humphry Davy


Pour une plaque de chips: 50g de chou kale (chou plume) lavé et équeuté, 1 cs d’huile d’olive, 1/2 cs de moutarde, 2-3 pincées de sel

Sécher le chou dans un torchon puis le déchirer en gros morceaux et placer dans un saladier. Ajouter l’huile, la moutarde et le sel, et malaxer avec énergie pour que le chou soit bien enduit. Préchauffer le four à 100° (chaleur tournante). Etaler le chou sur une plaque recouverte de papier sulfurisé (ou d’un tapis de cuisson). Enfourner pour 30 minutes (voir ci-dessous).


Le mot kalium est tiré de l’arabe « al-qalyah » signifiant « cendre de plantes » -> vérifiez la cuisson de vos chips !

Humphry Davy, poète dans sa jeunesse, a découvert les propriétés euphorisantes du protoxyde d’azote (« gaz hilarant » pour le commun des mortels), il est l’inventeur d’une lampe de sécurité (rapport aux coups de grisou) pour les mineurs (Lampe Davy), l’auteur d’un traité de pêche à la ligne (Salmonia) et est enterré au Cimetière des Rois à Genève.

Jeu de m(assep)ain…

On sort ses mains de ses poches (surtout, on n’y joue pas au billard… vilain !) et on roule des boules de massepain diabétiques-friendly aux saveurs orientales.


Pour une vingtaine de pralines: 200g d’amandes mondées, 75g de Tagatesse, 40g de chocolat à 100% de cacao, une vingtaine de pistaches décortiquées, 1cs d’eau de fleur d’oranger (ou d’eau de rose)

Faire griller à sec les pistaches dans une poêle, réserver. Réduire les amandes en poudre au mixer. Dans un petit saladier, mélanger la poudre d’amandes, le Tagatesse, 1 cs d’eau de fleur d’oranger et 1 cs d’eau du robinet. Une fois que la masse est amalgamée, rouler des boules de la taille d’une petite noix entre vos paumes, disposer sur une assiette et mettre au frais. Faire fondre le chocolat au bain-marie, y tremper les boules (entièrement) et les placer sur une feuille de papier-cuisson. Déposer une pistache sur le sommet de chacune, laisser refroidir puis conserver au frigo.


Illustration d’après une photo (Murgab, Tajikistan, May 10, 2007) du livre de Nick Hannes « Red Journey » (Nick est décidement un vrai fan de billard).

Nostalgie à tartiner

La fin des vacances sonne le retour des déjeuners à heure fixe.

Dans la torpeur de l’été, les villages français n’ont pas vraiment changés. Nos métabolismes oui: adieu sucres raffinés, adieu acides gras saturés !

La recette du Nut***a, le sucre (ou en tout cas une bonne partie) et l’huile de palme en moins.


Pour trois pots de confiture environ: 400g de lait condensé non-sucré, 300g de chocolat à 90% de cacao, 100g de noisettes, 12 cs de xylit, 15 gouttes d’h.e. de vanille

Torréifier les noisettes, les frotter dans un torchon pour les peler (au moins aussi satisfaisant que de faire craquer du papier bulles) puis les laisser refroidir. Faire fondre au bain-marie le chocolat dans le lait condensé (je mets les 410g de la boîte), bien mélanger puis éteindre le feu. Réduire les noisettes en poudre. Incorporer les noisettes, le xylit et la vanille, mélanger une dernière fois et remplir les bocaux. Conserver au frigo.


Illustration d’après une photo de Thibaut Cuisset, dans son très beau livre Campagnes françaises.

Enfant-chef: le Téïmramisu

A 3 ans, on bâtit des maisons (en Duplo) comme papa mais on est encore trop petit pour boire son café: voici les plans pour un Téïmramisu à quatre étages et sans caféine !


Les grands pourront tremper les biscuits dans 100g de café bien fort et arroser le premier étage avec un peu d’Amaretto.


Recette sans oeuf: bien moins de vaisselle à faire et pas de salmonelles.


Malgré ses trente-quatres ans de plus, la tante donne le mauvais exemple… mais il n’est jamais trop tard pour apprendre !

Un granola, trois noms

D’un commun accord, on a associé le granola à la Nouvelle-Ecosse… Mais quel nom lui donner ?

Du granola, c’est un truc réconfortant à manger dans un fauteuil à bascule, à la campagne: Betsy’s Granola ?

Du granola, c’est un mélange de plein de trucs, parfait pour vider les fonds de placards: Micmacs Mix ?

Du granola, c’est un truc de hipster à acheter en vrac dans un magasin bio: Granicola ?

A nom versatile, recette versatile (feel free).


Pour un grand bocal: 300g de flocons d’avoines (ou autres flocons: en ce moment c’est 150g avoine, 100g sarrasin et 50g soja), 60g de noix, 60g d’amandes, 40g de noix de coco râpée, 30g de graines de tournesol, 30g de graines de courges, 20g de sésame, 3 cs de graines de lin brisées, 1 cc de canelle; 200g de compote de pomme, 3 cs d’huile de coco, 2 cs de sirop d’agave (ou de riz, ou de miel), le jus et le zeste d’un citron

Réduire 100g de flocons en poudre, couper grossièrement amandes, noix et graines de courge, puis mélanger avec le reste des ingrédients secs dans un grand saladier. Ajouter la compote, l’huile de coco fondue, le zeste et le jus du citron puis mélanger à nouveau. Repartir sur deux plaques et mettre au four (pas besoin de préchauffer) à 150° pour environ 40 minutes, remuer tous les quarts d’heure pour que le granola dore uniformément.


Recette adaptée de celle-ci.

C’est bien beau de rêver sur google earth, mais on peut voyager local: pas besoin d’aller jusqu’à Halifax pour voir des maisons colorées.

Quand je lis le mot « vibrant », je vois SoDoSoPa (ils tapent dans le mille, once again).

Précisons que les micmacs mangent plutôt du pain (à essayer aussi).

Crêpothérapie



Pieds-qui-trépignent, Estomac-qui-gronde et Tête-qui-dévisse: point d’Erinyes slaves ici, mais un état récurrent et heureusement traitable.

Pour la tête: de l’action, des stylos, une perspective d’évasion.

Pour les pieds: arpenter des contrées fantasmées, Petr Lovigin comme mise en bouche puis Sergueï Prokoudine-Gorski (qui photographia en 1909 ces trois jeunes paysannes) en plat de résistance.

Pour l’estomac, des crêpes au sarrasin.


Pour environ 7 crêpes (un repas pour deux): 350g d’eau, 175g de farine de sarrasin, 1 oeuf, une demi cc de sel, de quoi graisser la poêle (beurre, huile ou ghee selon vos croyances)

Mélanger l’oeuf, le sel et la farine. Ajouter peu à peu l’eau pour obtenir une pâte lisse et sans grumeaux. Laisser reposer pendant quatre heures au frais, ou pendant 5mn à température ambiante puis cuire comme des crêpes (quel insulte au lecteur c’eût été que d’expliquer ce procédé).


La recette vient de . Elle est française, j’espère n’avoir pas accouché d’un ligre culinaire.

La constellation du Bounty

Dans un rêve parmi d’autres, on mangerait nos pseudo-bounty à 15495 km d’ici, sous la voûte étoilée de Pitcairn.

Dans un monde insouciant, on y mettrait du sucre mais on oublierait d’en profiter.

C’est finalement plutôt facile. On monte le soir sur la colline pour saluer Orion.

De retour chez nous, on s’endort sous l’image du Scorpion.

Et on remercie le ciel de faire, entre autres, pousser des arbres à l’écorce si douce.


Pour environ 13 bouchées: 60g de beurre de coco, 30g de noix de coco râpée, 15g de cacao non-sucré, 2 cs de xylitol (ou de sucre brun), une pincée de sel, une pointe de couteau de vanille en poudre, 1/4 cc de cannelle

Si besoin, réchauffer au bain-marie le beurre de coco pour qu’il prenne la consistance d’une crème épaisse. Mélanger tous les ingrédients. Avec deux cuillères à thé, former des bouchées et les disposer sur une assiette (éventuellement sur du papier cuisson, pour faciliter le service). Laisser durcir au frigo.


pour faire son beurre de coco avec un blendeur puissant: 200g de noix de coco râpée, 15g d’huile de coco, une pincée de sel et une pointe de couteau de vanille en poudre

Mixer le tout en plusieurs fois (pour ménager le moteur), jusqu’à consistance liquide.


Malgré les mythes circulant à leur propos, je crois savoir qu’Orion, Artémis et le scorpion sont restés bons amis.

Simple crème au citron

3 mois que je ne sais par où amener cette recette, paradoxe car elle est simple comme bonjour

14 mois pour apprendre cette pièce de Xenakis, antinomie à la crème au citron susmentionnée

1 heure 30 de recherches internet sur le yaourt et les citrons grecs, je bave devant des produits laitiers, survole la région de Nauplie, commence à dessiner une maison aux couleurs idoines… et puis zut, ce dessert se fait en 10mn oui ou skata ??!

Alors zou, un Iannis et un dessert en deux temps trois mouvements


Pour 5 portions: 400g de yaourt (brebis, vache, coco…), 250ml de crème entière, 1 citron jaune et 1 citron vert (ou 2 jaunes), 4 cs de sucre

mélanger le yaourt, les zestes et jus des citrons, le sucre, puis la crème montée en chantilly