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Тоска – ou le mal du pays
Lausanne, parc du Denantou
Tout vient à point à qui sait attendre. Pour des raisons tout à fait personnelles, je peux en cette fin janvier songer à la Russie sans amertume: finalement.
Moment parfait pour évoquer ce livre, « If You Have A Secret », de Irina Popova.
Acheté pour pas grand chose au détour d’un salon d’art contemporain, j’avais vu comme un présage de me retrouver avec l’exemplaire 7/100 entre les mains (une vieille histoire de maillot de basket). C’est un livre de photographies, que viennent enrichir des « secrets », souvenirs de jeunesse confessés par l’auteure. J’ai retrouvé cette troublante oscillation entre beauté et laideur qui fait le charme de ce pays.
Une belle vidéo de présentation, pour tous ceux que le prix rebutera…
J’aime tout particulièrement ce texte qui clôt le livre:
Afterword Only after you leave do your miss your land as if someone died, who you didn't love or understand enough. In that moment you become a bird, whose legs were curt off and it can't land, and has to fly eternally without a pause until it falls dead and until it starts to believe that Native land exists only in its imagination. When childhood is done I chose to live in a different place, but there was never day I did not think of it horrified by the things happening there. To return to Russia is even sadder than living there. It's strange to see places where something happened, to see that streets where you lived and loved are still on the map. It's strange to see this country hasn't cured his wounds, that it's still failing with even greater acceleration, that curved routes are more pronounced. I believe that a country consists not of imaginary ideologies not of rules, programs or laws, not even of its wars and disasters, but of the sum of the separate, disparate human beings, their destinies and ways. And until everyone's personal curved route won't become straight, this country won't cure itself. Yet still, there is hidden magic in it, a deep beauty which some sentimental people call "Soul". I felt it when I saw a woman in Paris reading Dostoevsky on the metro.
Transsibérien
« Dès le dernière tasse de thé nous commencions à jeter des coups d’oeil sur le visage de l’horloge. Nous le sentions déjà venir, ce train, qui serpentait quelque part au fond de la taïga endormie. Nous sortions bien à l’avance. Et dans le silence du soir nous l’entendions approcher. »
Un extrait du livre d’Andreï Makine, Au temps du fleuve Amour, car c’est lui qui m’a poussé dans ce wagon. Ce livre, puis un atlas, puis d’autres livres puis l’envie d’apprendre cette langue pour découvrir ce pays.
« Il n’y eu plus d’arrêts jusqu’au bout. Nous cessâmes de nous inquiéter en comprenant que d’une escapade anodine notre voyage s’était depuis un bon moment transformé en une véritable aventure. Il fallait la vivre comme telle. Peut-être ce train fou ne s’arrêterait-il jamais ?… »
« …La boussole d’Outkine indiquait à présent le sud. le ciel s’embrumait peu à peu, les contours des collines devenaient flous. Et le goût du vent qui s’engouffrait dans la fenêtre baissée échappait à toute définition: tiède ? humide ? libre ? fou ?… »
« …Son parfum singulier se renforçait, s’épaississait. Et, comme si la locomotive finissait par se lasser de lutter contre ce flux de plus en plus dense, comme si les wagons neufs s’enlisaient dans cette coulée odorante, le train ralentit, longea quelque banlieue insignifiante, puis un long quai, et enfin s’arrêta. »
Dans le livre de Makine, Outkine, Samuraï et le narrateur arrivent jusqu’à l’océan Pacifique. Pour moi, ce sera un prochain voyage…
Pour les personnes ayant du temps à perdre (ou à procrastiner), un petit jeu: laquelle de ces villes-gares du Transsibérien, a-t-elle comme armoiries une injonction subliminale à courir au McDo s’acheter un cornet de frites ?
C’est dans la boîte ! Alphabet, suite et fin
Mon vieux scanner peinait à la résolution: il a été remplacé par un petit jeune (c comme cougar ?!). Après quelques retouches sur Gimp, le choix du papier, l’impression, le découpage, le laminage, le redécoupage, j’avais enfin toutes les cartes en main et un bon thé pour fêter ça !
La dernière étape fut la boîte: je voulais pouvoir cacher les lettres ou les images, pour des versions évolutives du jeu. Comme il s’agit d’un jeu pour apprendre l’alphabet, une boîte rappelant un livre me paraissait tout indiquée.
Au final, on a neuf pièces de carton épais (2mm) reliées entre elles par de la bande à border noire (25mm de large). Pour un rendu un peu moins austère, j’ai rajouté au feutre indélébile un liseré rouge le long de la bande noire.
On ferme en rabattant les volets verticaux, puis les horizontaux, et on noue le tout avec un ruban, selon les disponibilités du placard.
Ouvert, fermé… ouvert, fermé, ouvert, fermé… on s’amuse déjà bien.
Il est toutefois plus intéressant de jouer avec les cartes, en les étalant et en demandant au petit Robert « Il est où le whisky ? », ou bien « Où sont les fruits ? ».
Avec sa soeur, la grosse Bertha, on passe au niveau suivant: comme elle commence à reconnaître les lettres, on cache les images en lui demandant « C’est quelle lettre, ça ? ». Et puis un jour, on cachera les lettres, et on lui dira « Comment on écrit la lettre E, comme dans éléphant ? ». On la tourmentera avec les accents quand elle sera en âge de comprendre…
Work in progress: alphabet ter (mais pas encore tout à fait miné)
Work in progress: alphabet bis
Work in progress: alphabet
Pour le Noël des jumeaux les plus mignons de la terre (en toute objectivité), je prépare un jeu de cartes pour apprendre l’alphabet:
Plus que 18 cartes à illustrer… et 32 dodos avant Noël (j’ai triché).
Sinon, magie de google, en cherchant des images d’ânes bruns, j’ai découvert une chanteuse norvégienne au doux nom: playlist toute trouvée pour accompagner la création de cet alphabet (celle-ci, par exemple).
Sounds of the City, Sounds of Life
Sounds are the thing that makes a city alive. Without sounds, a city would be like an empty theatre stage: an interesting scenery of houses, gardens and buildings, but without any actors.
pour The Prize for Illustration 2017 – Sounds of the City
Lot Lol
Poisson-papillon de Meyer
chaetodon meyeri
oirongu bibee (en divehi, la langue officielle des Maldives)
16 cm, rencontré à Coco Palm Bodu Hithi