Collages munichois

Comment occuper une nièce et un neveu ? En faisant des collages sur un livre plus tout jeune.

Comment occuper la tante ? En planifiant son prochain voyage à Munich.


Pour croiser des papillons à Munich, il faut aller au jardin botanique, surtout pendant les mois d’hiver. Ça tombe bien, notre hôtel n’est pas loin.


Pour les vers, il faut creuser (la question). Avec Wurm et München comme mots-clés, je tombe sur une belle promenade à faire le long de la Würm, dans l’ouest munichois.

Départ de Gräfelfing, au Weinbuchweg: on suit la rivière sur 8 kilomètres jusqu’à la Inselmühle à Untermenzing. Heureux hasard, c’est là que se trouve le Biergarten Inselmühle.



Pêche à la ligne ? Non…

Martin-pêcheur ?! Non plus… quoique cela serait l’occasion d’aller faire un tour au Tierpark.

Nous allons plutôt faire honneur à la cigogne et à son célèbre pas (pas celui-là): pour s’ouvrir l’appêtit et se fouetter les sangs, direction le bassin Kneipp, à l’ouest du Westpark. Les moins vieux iront à côté faire du toboggan.

Clap de faim devant une assiette de Schmarrn au Wirtshaus am Rosengarten (il y a le choix).



Au fait, qui occupe qui ?

Merci Nornisse, merci Gromet 🙂


La rêveuse


« Elle vit avec sa mère, Maria Iossifovna, qui est aujourd’hui une toute vieille femme ; elle est adorable : la vieillesse l’a embellie. » Voilà ce qu’écrit le 8 mars 1927 dans son journal Sergueï Prokofiev à propos d’une vieille connaissance.

À quoi rêve la petite fille de cette image, Carolina Codina ?
Au jour où son Prince viendra, ou aux jours heureux de sa vieillesse ?

C’est en faisant des recherches sur son mari que j’ai découvert l’histoire de Lina Prokofiev: pas vraiment un conte de fée, mais un vrai roman.

Et moi qui voulait parler de Cinderella

« Ce que j’ai voulu exprimer avant tout par la musique de Cendrillon est l’amour poétique de Cendrillon et du Prince, la naissance et l’éclosion de cet amour, les obstacles dressés sur son chemin et, finalement, l’accomplissement d’un rêve.

Encore des mots… toujours des maux !

8 mars 2021, je suis aux fourneaux et tout en écoutant une autre histoire de Cendrillon, je prépare le chocolat dont rêvent les femmes: avec des noisettes (trois ou plus), des fleurs (de sel) et des perles (en sucre) !


pour 3 plaques de chocolat: 150 g de chocolat noir, 150 g de chocolat au lait, 40 g de noisettes, 2 gouttes d’h.e. de vanille, 1 cc de nonpareilles, 3 pincées de fleur de sel

Torréfier les noisettes, les hacher en petits morceaux, les répartir au fond des moules. Faire fondre le chocolat au bain-marie, ajouter la vanille puis verser dans les moules. Saupoudrer de non-pareilles et de fleur de sel. Faire durcir au frais puis démouler. Conserver au frigo, comme le chocolat n’est pas tempéré.


Pour en revenir au mari de Lina et faire honneur à ses rêves d’enfant, j’écoute en la dessinant Musiques d’enfants et Juliette enfant.
Pour l’écouter elle, il y a cette version de Pierre et le loup.

Lina, Sergueï et Mira m’ont diablement rappelé Sylvia, Ted et Assia.



Aran, saumon, caviar et autres lieux

Quelle image pour illustrer « Angleterre » (lubie du moment), « saumon » et « caviar » ? A l’oral du moins, il y a de quoi pêcher dans ma bibliothèque: Journal d’Hareng et d’autres lieux, merci Nicolas Bouvier !

Deux petits couacs (ou leurs cousins) cependant (mais pas de tortue): les îles d’Aran se trouvent en Irlande, et les éléments se liguent contre ma plume dégoulinante (help).

Direction le Pays de Galles, puisqu’on y trouve du saumon. Laissant ces derniers remonter la Taf, nous nous jetons avec elle dans l’estuaire de la Severn à Cardiff, et nos lignes depuis la jetée de Penarth.

Menu festif et quasi-calviniste: patates à l’eau, saumon à l’eau, crème (aïe) aigre (ouf), caviar (AÏE) mais pas du vrai (OUF)

Quasi calviniste, parce que le dur labeur n’est pas vraiment au rendez-vous, voyez plutôt:


pour deux personnes: 400 g de saumon (le plus frais possible), deux feuilles d’algues nori (celles pour rouler des sushis), 4 cs de sauce soja, 1 cc d’agar-agar, un verre d’huile de tournesol (2 dl environ), une seringue en plastique (ou une pipette), des patates bouillies, de la crème aigre

Plier les feuilles de nori dans une tasse, ajoutez 2 dl d’eau bouillante et laisser infuser 15 mn au moins. Mettre l’huile au frigo, histoire qu’elle soit bien froide au moment de faire le caviar (au pire, 5 minutes au congélateur).

Couper le saumon en tranches de 2 cm d’épaisseur et les disposer dans un plat à gratin assez grand pour qu’elles ne se chevauchent pas. Recouvrir le saumon d’eau bouillante et le laisser se pocher tout seul comme un grand.

Filtrer le bouillon d’algue et en verser 120 g dans une petite casserole, ajouter l’agar-agar et porter à ébullition. Laisser frémir pendant 30 secondes, puis ajouter la sauce soja. Sortir le verre d’huile du frigo, et à l’aide de la seringue, faire tomber des gouttes d’infusion algue-sauce soja dans l’huile. Les grains de caviar vont se déposer au fond. Sortir les billes de l’huile (elle peut être réutilisée), les rincer à l’eau froide, mettre en bocal et conserver au frais.

Sortir le saumon de son bain, bien égoutter, dresser sur les assiettes avec les pommes de terre, le caviar et la crème aigre.


Et bon appétit !


Et un autre film charming pour Noël (pas de rennes, mais des saumons) !

Nognog

Qui dit hiver dit Harry Potter,

Qui dit Harry Potter dit Angleterre,

Angleterre, patrie de l’Eggnogg (ou lait de poule), boisson aux nombreuses variantes.

On pourrait sans fin faire rimer hiver, placer des frimas et frimer sans fin, mais restons simples:

Qui dit hiver dit aussi Noël,

Qui dit Noël dit aussi films, les mêmes classiques année après année, et les petits plaisirs coupables (je n’ai d’yeux que pour le cottage),

Qui dit Noël dit surtout ventres bien remplis.


pour deux tasses: 6 dl de lait, 2 oeufs bien frais, 2 cc de mélange pour crème à la vanille, 4 cc de sucre de bouleau, 1 cc de cannelle, de la noix de muscade

Casser les oeufs dans une casserole, ajouter le mélange pour crème à la vanille, le sucre et la cannelle, fouetter pour bien mélanger, ajouter le lait et faire chauffer en remuant sans cesse. Râper de la noix de muscade et ajuster au goût. Boire chaud.

Pour rendre le tout plus gou… (argh) goûteux, remplacer une partie du lait par de la crème, séparer préalablement les oeufs, battre les blancs en neige et les incorporer délicatement au reste une fois chaud.


Qui dit Noël dit grand-parents: la plus jolie version du lait de poule

D’après l’Oxford English Dictionary, l’eggnog aurait ses origines en Est-Anglie: l’occasion de faire un peu de tourisme virtuel à Norwich et de résoudre le mystère du clavier d’Elm Hill.

Illustration d’après une photo de Paul Macro.

Nostalgie à tartiner

La fin des vacances sonne le retour des déjeuners à heure fixe.

Dans la torpeur de l’été, les villages français n’ont pas vraiment changés. Nos métabolismes oui: adieu sucres raffinés, adieu acides gras saturés !

La recette du Nut***a, le sucre (ou en tout cas une bonne partie) et l’huile de palme en moins.


Pour trois pots de confiture environ: 400g de lait condensé non-sucré, 300g de chocolat à 90% de cacao, 100g de noisettes, 12 cs de xylit, 15 gouttes d’h.e. de vanille

Torréifier les noisettes, les frotter dans un torchon pour les peler (au moins aussi satisfaisant que de faire craquer du papier bulles) puis les laisser refroidir. Faire fondre au bain-marie le chocolat dans le lait condensé (je mets les 410g de la boîte), bien mélanger puis éteindre le feu. Réduire les noisettes en poudre. Incorporer les noisettes, le xylit et la vanille, mélanger une dernière fois et remplir les bocaux. Conserver au frigo.


Illustration d’après une photo de Thibaut Cuisset, dans son très beau livre Campagnes françaises.

Aventure en pantoufles: l’Amour, épisode 2

Instant divan: est-ce un hasard si cela fait plus d’une semaine que je bloque sur une ville dont le nom signifie « Bonne nouvelle » ?

Instant divan bis: si l’on en croit sa correspondance, Anton Tchekhov fraîchement débarqué à Blagovechtchensk s’en alla trouver une prostituée japonaise.
Blagovechtchensk, que les locaux ont surnommé « New York sibérienne », rapport à son plan en damier. Voilà pour les présentations.

Si ces informations (fournies par mes guides de voyage) vous ont fait passer l’envie de séjourner dans cette ville, débarquez sur la rive droite de l’Amour: le train de nuit pour Harbin part depuis Heihe tous les soirs à 19:10.

Sinon, débarquez sur la rive gauche et suivez-moi pour une petite promenade.

Depuis la gare fluviale, nous remontons la rue Tchaikovsky et tournons à gauche sur l’artère principale de Blagovechtchensk, la rue Lénine, dont nous allons parcourir la quasi-totalité. Longue de 8 kilomètres, elle se termine en cul-de-sac à l’ouest de la ville… pauvre Vladimir Ilitch.

Arrêt ravitaillement au magasin bio Broccolini (zeyskaya ulitsa 181) : en plus d’un picnic, du thé de Sagaan Dali et du jus d’argousier (ou autre baie locale) pour se donner des forces.

La promenade se poursuit agréablement le long de l’avenue Lénine et si tout va bien, nous arrivons 2h plus tard à la carrière de pierre de Blagovechtchensk. Cherchons un endroit pour étaler nos linges au-bord du lac artificiel, et nageons jusqu’à l’excavatrice (voir illustration ci-dessus et photo sur Google Earth).

Elle est pas belle, la vie ?

Aventure en pantoufles: l’Amour, épisode 1

J’ai décidé de descendre l’Amour à la rame: par tranches de 7km, il me faudra 622 jours. Enfin, plus que 621, puisque le départ hier s’est fait sans anicroches.

Pour tâter la réalité du terrain et essayer mes nouveaux crayons aquarellables, partons en voyage le long du fleuve Amour.


Départ de Moscou mercredi à 20:35, train pour Vladivostok, arrivée à Yerofey Pavlovich lundi à 6:36, 95 arrêts (ou 5 jours et 6 heures) plus tard.

De là, le voyageur pressé se rendra directement à Ignashino (1 h 18 en voiture). Le jusqu’au-boutiste prendra la (longue) route pour le point de confluence de la Chilka et de l’Argoun et se jettera à l’eau depuis le kilomètre zéro.

La chance veut que le premier village russe le long de l’Amour, Ignashino, soit doté d’une source à l’eau miraculeuse (depuis le village, remonter la rivière Ignashika vers le nord). À l’heure actuelle, l’endroit est plutôt délabré (voir la photo sur Google Earth) mais le temps qu’on y arrive, nul doute que les infrastructures seront là.